Samedi 5 mars 2022, plus de 150 personnes se sont rassemblées pour protester contre la guerre engagée par la Russie en Ukraine.
L'intervention de Dominique Henrot au nom du PCF :
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine contre l'Ukraine le 24 février est inacceptable. Elle plonge le peuple ukrainien dans un cauchemar insoutenable. Elle menace la sécurité de l'Europe et du monde. Le risque d'une escalade incontrôlable augmente chaque jour. Quelle que soit l'opinion que l'on ait sur les causes de cette entrée en guerre de la Russie, c’est un crime contre la souveraineté d'un État, l'Ukraine, un crime contre le droit international, un crime contre la paix, un crime contre ces millions d’Ukrainiens fuyant les bombes.
Cette guerre et un échec pour la sécurité collective de l'Europe. Elle montre les limites dangereuses atteintes par la militarisation des relations internationales.
La première des exigencesest celle d'un cessez-le-feu immédiat.
Pour cet objectif, la pression internationale la plus largedoit s'exprimer. L’ONU et tous les Etats doivent s’engager pour rétablir la Paix dans les meilleurs délais.Saluons également les mobilisations citoyennes partout dans le monde et même en Russie.
Les sanctions contre le régime de Poutineparticipent de cette pression, à condition qu'elles frappent juste. Il ne s'agit pas pour nous de mettre à genoux un peuple, mais d'isoler un pouvoir, autoritaire, fauteur de guerre et des oligarques qui pillent leur pays avec la complicité de la finance internationale. Les tergiversations sur SWIFT montrent le degré d'intimité qui règne dans la haute finance et les paradis fiscaux. Retenons qu'il est possible, quand on en a la volonté, de cibler les flux financiers prédateurs.
Autre urgence, tout doit renforcer l'aide humanitaire et la sécurisation de son accès aux zones de conflit, la livraison de matériels de protection, l'accueil des réfugiés sans discriminations, et l'accueil dans tous les pays de l'Union et pas seulement les pays frontaliers. On ne trie pas les victimes des guerres. Nous observons avec satisfaction l’engagement des élusde notre département dans ce sens : mais que ne l’ont-ils fait jusqu’à présent pour les réfugiés victimes d’autres guerres en Afrique notamment.
Les livraisons d'armes sont l'autre sujet brûlant. Face à l'agression russe, qui oserait dénier à l'Ukraine le droit de se défendre ? Mais, la gravité des enjeux devrait nous inciter à plus de prudence. Lalimite est fragile vers une escalade entraînant dans la guerre des pays européens membres de l'OTAN, avec des conséquences, y compris nucléaires, alors incalculables.
Le cessez-le feu, l'arrêt des bombardements, la reprise de discussions pour un accord de paix, respectant la souveraineté de l'Ukraine, voilà la mission de la France.
Après la dissolution du Pacte de Varsovie, une opportunité historique s'ouvrait pour construire un monde débarrassé de l'affrontement des blocs, ouvrant la voie au désarmement. C'est le contraire qui a été fait.
Vingt ans d'obsession otanienne pour le surarmement, vingt ans de réarmement russe, vingt ans d'exacerbations des nationalismes, le bilan est désastreux .
Alors oui, même au cœur de ce terrible orage, la paix doit rester notre projet politique.
La paix pour l'Ukraine, avec cessez-le-feu immédiat et départ des troupes russes.
La paix par le désarmement nucléaire et conventionnel.
La paix pour la Russie qui doit pouvoir vivre en sécurité sans l'OTAN à ses portes.
La paix partout dans le monde, en Afrique, au Moyen-Orient, en Palestine.
Comme l'a déclaré le secrétaire général des Nations Unies :
« Dans un monde où nous pouvons tout choisir, choisissons la paix ».
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